Après l’appel du FLN au 5ème mandat : que signifie le silence des parti(e)s ?

L’appel du FLN au président de la République l’invitant à briguer un cinquième mandat consécutif, alors même qu’il signifie quasiment l’avènement dudit mandat, ne semble pas avoir produit l’onde de choc qui pouvait en être attendu auprès des partis politiques en particulier, et des acteurs de la scène politique en général. Pourquoi, donc ?
D’abord, la réaction mitigée de la presse, à une information de première importance : l’appel du FLN au président de la République pour se représenter à l’élection présidentielle de 2019 et briguer, ainsi, un cinquième mandat consécutif, ne semble pas avoir intéressé outre mesure la presse écrite mise en étal ce matin. Il est même des titres parmi les plus réputés du pays qui n’en ont soufflé mot.
Est-ce à dire que l’information en elle-même n’est pas importante ou, plus subtile, qu’elle était attendue et qu’elle ne constitue, de ce fait, ni une surprise ni un scoop ? L’importance de l’information n’est pourtant pas discutable, puisqu’il s’agit rien moins, les choses étant ce qu’elles sont, que d’un cinquième mandat du président Bouteflika annoncé.
La question a pourtant tenu en haleine pendant de longs mois le microcosme politique algérois et tout ce que le pays compte d’analystes politiques et autres lecteurs de bonnes aventures promptes à vous décrypter l’avenir avec des arguments à vous laisser pantois, tant ils mettent en valeur des informations top secret recueillies auprès de « sources bien introduites ».
Les partis politiques, de leur côté, sont étrangement silencieux. Aussi bien les grands pourfendeurs du président que ses soutiens les plus zélés, observent un silence de cathédrale. Bien sûr, si vous leur demandez les raisons de ce silence bruyant, ils vous répondront en brandissant le sacro-saint principe du fonctionnement démocratique. « Il faut en référer aux instances du parti », vous diront-ils tous !
La vérité est que chacun sait à quoi s’en tenir. Si les soutiens du président aiguisent leurs armes pour acquérir une meilleure position dans le dispositif de campagne du président, donc dans le sérail, les opposants, eux, semblent plutôt désarçonnés, ayant espéré jusqu’au bout une élection sans le président, qui leur donnerait une chance sinon d’être élu, au moins de s’illustrer par un score honorable et par une campagne qui aura fait illusion.
Il n’y aura donc plus à s’angoisser d’ici le rendez-vous électoral de 2019. La seule inconnue, la seule question qui mérite d’être posée, est celle de savoir si en face du président-candidat, il y aura des adversaires d’une stature et d’une épaisseur à la hauteur de l’ambition présidentielle.
Et, pour tout dire, cela doit être aussi l’une des principales préoccupations du staff présidentiel, dont l’un des cauchemars absolu serait de se retrouver seul en compétition ou en face de « lièvres » sans consistance.
M.A.B.