Frappes en Syrie : une partie de la classe politique française offusquée

Menées sans mandat de l’ONU, sans le feu vert de l’Union européenne et sans avoir recueilli l’avis du parlement français, les frappes françaises contre la Syrie font sortir des hommes et des femmes politiques de leurs gonds. Certains n’hésitent pas à comparer le président Macron à Tony Blair, qualifié de « toutou » de George W. Bush lors de la guerre en Irak. Voici les premières réactions.
Le sénateur de Vendée et président du groupe Les Républicains au Sénat Bruno Retailleau a regretté qu’« en s’alignant sur les US» la France ait affaibli «sa diplomatie», estimant qu’«ajouter la guerre à la guerre» n’avait «jamais fait avancer la paix». Les frappes en Syrie apportent-elle «de l’eau au moulin du terrorisme islamiste », s’est-il aussi interrogé.
Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a fait savoir que les frappes menées contre la Syrie se faisaient « sans preuve, sans mandat de l’ONU et contre elle, sans accord européen et sans vote du Parlement français ». Le tout, « sans aucune perspective politique en Syrie ». Cette attaque est « une aventure de revanche nord-américaine, une escalade irresponsable », a-t-il poursuivi, estimant que la France méritait « mieux que ce rôle », car elle devait être « la force de l’ordre international et de la paix ».
Fustigeant des « frappes irresponsables » en Syrie, le président des Patriotes Florian Philippot s’est désolé que la France soit « réduite au rôle de supplétif des faucons contre la paix du monde et ses propres intérêts ». C’est « toujours une souffrance », a-t-il ajouté, affirmant en outre que le président français Emmanuel Macron était de plus en plus à Donald Trump ce que l’ancien Premier ministre Tony Blair fut à l’ex-président américain Georges W. Bush, dans une référence à la guerre américano-britannique en Irak en 2003.
Le député de la France insoumise Eric Coquerel a déploré que la France suive « une fois de plus » les Etats-Unis dans une intervention militaire « hors ONU, sans vote du Parlement ». « La décision d’Emmanuel Macron est irresponsable. Elle n’améliorera en rien le sort des peuples de la région mais aggrave les risques de conflit généralisé », a-t-il encore commenté sur Twitter.
La présidente du Front National Marine Le Pen a fait savoir sur Twitter ce matin que les frappes « contre la Syrie » engageaient la France « dans une voie aux conséquences imprévisibles et potentiellement dramatiques ». « La France perd à nouveau une occasion d’apparaître sur la scène internationale comme une puissance indépendante et d’équilibre dans le monde », a-t-elle poursuivi.
A.M.I.