Oran: la préparation de la « calentica » bientôt un métier à part entière?

La fameuse « calentica », la « garantitaa » pour les gens du Centre, ce plat à la fois apprécié et raillé, mais qui « dépanne » les petites bourses, est en passe de connaître la consécration. La Chambre d’artisanat et des métiers (CAM) d’Oran a en effet proposé de l’inclure comme activité artisanale dans le projet de nomenclature des métiers artisanaux en cours d’actualisation.
La CAM d’Oran a proposé d’autres plats populaires faisant partie du terroir et de l’art culinaire national pour figurer dans la nomenclature des métiers artisanaux comme « Douara », « Dolma », « Berkoukes » et « Bekbouka ».
Le directeur de la CAM, Nouredine Mehtar Tani, a précisé que ces propositions d’inclure ces plats populaires dans cette future nomenclature répondent aux demandes des artisans versés dans la restauration populaire et artisanale.
« L’actuelle nomenclature des métiers remonte aux années 1970. Elle est aujourd’hui complètement dépassée d’où la nécessité de l’actualiser aujourd’hui pour répondre aux exigences des artisans et de la réalité du terrain », a estimé le même responsable, ajoutant que des experts et des compétences avérées s’attèlent à opérer cette mise à niveau et à soumettre leurs propositions aux services compétents pour leur approbation.
Pour rappel et selon une légende, la « Calentica » aurait été inventée dans le fort de Santa Cruz, au 16ème siècle, par des militaires espagnols manquant de ressources alimentaires. Ils auraient mixé le reste de leur réserve de pois chiches avec de l’eau et de l’huile pour donner ce plat dont la renommée a dépassé les frontières.
D’autres sources historiques parlent plutôt de prisonniers abandonnés sur les côtes oranaises par les espagnols. Ils n’avaient pour survivre que de la farine de pois chiches. Leur préparation avait donné cette fameuse « Calentica » qui a pu traverser les siècles pour devenir indissociable des habitudes culinaires des Algériens.
A.M.I./APS