Pour MSF, les immigrés en Algérie et en Libye sont « inhumains »

De janvier à mai 2022 seulement, 14 196 migrants ont été expulsés d’Algérie vers le Niger, dont 6 749 non-Nigérians. Ce sont majoritairement des hommes, mais aussi 139 femmes et 30 enfants.

Selon MSF, le nombre de déportés d’Algérie a augmenté ces dernières années [Rafael Henrique/SOPA Images/LightRocket/Getty-file photo]

L’organisation Borderless Medical Charity (MSF) a condamné mercredi le traitement « inhumain » des immigrés ouest-africains cherchant à rejoindre l’Europe depuis l’Algérie et la Libye vers le Niger voisin.

« En moyenne, environ 2 000 migrants sont expulsés chaque mois d’Algérie et de Libye, y compris des blessés graves, des viols et des traumatismes », a déclaré MSF dans un communiqué.

« Après avoir été expulsés, les migrants ont été déposés au Point Zéro, à 15 km de la ville d’Assam, en plein désert à la frontière algéro-nigériane. »

Selon MSF, le nombre de déportés d’Algérie a augmenté ces dernières années.

En 2020, le pays d’Afrique du Nord avait expulsé 23 171 migrants.

« D’ici 2021, 27 208 migrants tentant d’atteindre l’Europe via la Méditerranée sont confrontés à des conditions inhumaines et ont été expulsés d’Algérie vers l’Assam », a-t-il déclaré.

De janvier à mai de cette seule année, 14 196 personnes ont été expulsées, dont 6 749 non-Nigérians. Ce sont majoritairement des hommes, mais aussi 139 femmes et 30 enfants.

« La gravité de la maltraitance des immigrés ne fait pas l’objet de controverses », a déclaré Jamal Mirz, chef de mission MSF au Niger.

« Le témoignage de nos patients et leur état physique et mental par rapport à nos structures de santé prouvent que ces personnes sont allées en enfer lorsqu’elles ont été expulsées d’Algérie et de Libye », a-t-il déclaré.

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L’organisation caritative affirme que près de 70% des migrants bénéficiant d’une assistance médicale de MSF ont été soumis à des traitements violents et dégradants par la police algérienne et libyenne.

Le Niger est sur la principale route transsaharienne pour les migrants africains qui tentent d’atteindre la Méditerranée via l’Algérie ou la Libye.

Niamey a promulgué en 2015 une loi criminalisant la traite des êtres humains, passible d’une peine maximale de 30 ans de prison.

Mais des sources de sécurité nigérianes affirment que cette décision n’a fait qu’inciter les ravisseurs à utiliser « de nouveaux moyens plus dangereux ».

Plusieurs groupes de défense des droits ont accusé l’Algérie d’arrêter et d’expulser des migrants d’Afrique subsaharienne. Alger a nié à plusieurs reprises ces allégations.

Les Nations Unies et les groupes de défense des droits de l’homme ont condamné la situation désastreuse dans les centres de détention libyens pour migrants.

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