38 morts dans des incendies de forêt en Algérie

Château, Algérie : Les pompiers algériens ont maîtrisé jeudi (vendredi à Manille) une série d’incendies de forêt qui ont fait au moins 38 morts, dont 12 morts dans un bus piégé par le feu.

Les incendies meurtriers sont devenus une catastrophe annuelle en Algérie, car le changement climatique a transformé de vastes étendues de forêts en baril de poudre pendant les mois d’été torrides.

Les autorités ont été accusées de ne pas être préparées, avec peu d’avions de lutte contre les incendies en place malgré des pertes record lors des incendies de l’année dernière et des gains de trésorerie soudains grâce aux exportations de gaz dans un contexte de flambée des prix mondiaux de l’énergie.

Le porte-parole de la lutte contre les incendies, Farouk Ashour, a déclaré jeudi soir à l’Agence France-Presse (AFP) que 16 incendies brûlaient toujours dans sept régions, mais que les régions orientales les plus touchées, El Tarf et Souk Ahras, étaient sous contrôle.

A Souk Ahras, une foule nombreuse s’est rassemblée pour pleurer cinq membres d’une même famille morts dans les flammes.

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Le ministère de la Justice a ouvert une enquête après que le ministre de l’Intérieur Kamal Beljoud a indiqué que certains des incendies avaient été allumés délibérément, et jeudi les autorités ont annoncé l’arrestation de quatre suspects présumés.

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Au moins 38 personnes ont été tuées, dont plus de 10 enfants et 10 pompiers, selon de multiples sources, dont des journalistes locaux et les pompiers.

La plupart d’entre eux se trouvaient dans la région de Tarf, près de la frontière orientale de l’Algérie avec la Tunisie, une zone extrêmement chaude de 48°C (118°F).

Au moins 200 personnes ont subi des brûlures ou des problèmes respiratoires, selon divers médias algériens.

La télévision algérienne a montré des images de personnes fuyant leurs maisons en flammes et de femmes portant des enfants dans leurs bras.

Un journaliste du côté a décrit des « scènes de destruction » sur la route menant au port du château dans le nord-est du pays.

« Un ouragan de feu a tout englouti en quelques secondes », a-t-il déclaré à l’AFP par téléphone.

Une équipe de l’AFP présente dans le château a vu des voitures en feu, des personnes épuisées et des arbres calcinés au milieu d’une forte odeur de fumée.

Un témoin, qui a demandé à ne pas être nommé, a déclaré que 12 personnes avaient été brûlées vives dans leur bus alors qu’elles tentaient de s’échapper lorsque le zoo a pris feu.

Taqi El-Din, un employé du parc qui a refusé de donner son nom complet, a déclaré que le personnel avait aidé les familles avec de jeunes enfants à s’échapper alors que le parc était encerclé par le feu.

« Personne n’est venu nous aider, ni les pompiers ni personne d’autre », a-t-il déclaré à l’AFP.

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Il a ajouté qu’un de ses collègues est mort dans le processus.

Les autorités critiquées

Un médecin du château a déclaré que 72 personnes avaient été transportées à l’hôpital de la ville, où neuf sont décédées et neuf autres sont toujours en soins intensifs.

Des associations à travers l’Algérie ont appelé à des dons d’argent et de fournitures médicales pour aider les victimes.

Jeudi après-midi, les pompiers ont indiqué que 1 700 pompiers avaient été déployés pour combattre les incendies, dont 24 font toujours rage.

Un journaliste d’une zone montagneuse de Souk Ahras a déclaré à l’AFP qu’un violent incendie dans une forêt voisine avait semé la panique dans la ville d’un demi-million d’habitants, avec près de 100 femmes et 17 nouveau-nés évacués de l’hôpital.

Les scènes rappelaient les incendies de l’année dernière qui ont tué au moins 90 personnes et balayé 100 000 hectares (247 000 acres) de forêts et de terres agricoles dans le nord du pays.

La catastrophe a suscité des critiques de la part des autorités pour le manque d’avions de lutte contre les incendies.

L’Algérie a accepté d’acheter sept avions de ce type à la société espagnole Plessa, mais a annulé le contrat après un différend diplomatique sur le Sahara occidental fin juin, selon le site Internet MENA Defence.

Le ministre de l’Intérieur, Kamal Beljoud, a déclaré que les autorités avaient loué un lance-grenades à eau russe, mais qu’il était tombé en panne et ne devait pas fonctionner à nouveau avant samedi.

La protection civile et l’armée disposent de plusieurs hélicoptères de lutte contre les incendies.

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« La forêt s’est affaiblie »

Les experts ont appelé à un effort majeur pour renforcer la capacité de lutte contre les incendies du plus grand pays d’Afrique, qui compte plus de quatre millions d’hectares de forêt.

Un spécialiste, qui a requis l’anonymat, a déclaré à l’AFP que dans les années 1980 le pays disposait de 22 avions Grumman pour lutter contre les feux de brousse, mais qu’ils étaient « vendus à très bas prix, sans qu’aucune solution alternative ne soit proposée ».

Depuis début août, les incendies ont détruit plus de 800 hectares de forêt et 1.800 hectares de forêt, selon Belgod.

Le Premier ministre Ayman bin Abdel Rahman a défendu jeudi la réponse du gouvernement, affirmant que son pays avait commandé quatre nouveaux avions de lutte contre les incendies, mais qu’ils ne seraient pas disponibles avant décembre.

Il a ajouté que les vents violents ont exacerbé les incendies et a déclaré que les autorités « faisaient tout ce qu’elles pouvaient » pour les éteindre.

« Des vents de plus de 90 kilomètres (55 miles) par heure rendent le travail des hydro-bombardiers difficile, voire impossible », a déclaré Rafiq Baba Ahmed, universitaire et expert forestier à la retraite, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Il a dit que la mauvaise gestion des terres ajoutait au problème.

« La forêt s’est affaiblie aujourd’hui », a-t-il déclaré.

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