Aider véritablement ceux qui en ont besoin en Algérie pendant ce Ramadan et au-delà | Sabre Al-Balidi

Les énormes dépenses sociales que le gouvernement alloue chaque année pour aider les groupes vulnérables de la société constituent le discours dominant des autorités qui mettent en avant le rôle social de l’État. Ils le font d’une manière qui n’est pas sans rappeler la doctrine de la révolution de libération contre la domination coloniale française, mais il n’y a aucune volonté de regarder la douloureuse vérité.

A la veille du mois de Ramadan, le gouvernement a annoncé sa campagne visant à fournir des colis d’aide alimentaire à environ trois millions de familles algériennes, dans le cadre d’une tradition du Ramadan que les gouvernements successifs suivent depuis des décennies, afin d’alléger le fardeau social et économique qui pèse sur les populations algériennes. dont souffre le pays. Les nécessiteux.

L’initiative est louable et constitue l’une des « bonnes actions » du gouvernement, mais ce qui est répréhensible est son exploitation politique et sa déformation par certains comme une réalisation extraordinaire. Cette situation constitue une atteinte à la dignité des personnes concernées, d’autant plus que le statut social de nombreux Algériens est exploité par des « militants politiques » opportunistes, qui ne trouvent rien de mieux que d’afficher leur action caritative à travers des photos personnelles et des photos sur les réseaux sociaux.

L’amère vérité absente du discours des élites dirigeantes est la raison de l’augmentation des dépenses sociales. Environ trois millions de familles algériennes ont bénéficié de la campagne d’aide pendant le mois de Ramadan. Cela signifie qu’environ dix millions d’Algériens ne peuvent pas mettre du pain sur leur table et ont constamment besoin de l’aide de l’État. Cela signifie qu’environ un quart de la société croupit dans la pauvreté.

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La solidarité sociale en Algérie est un effort louable. Il faut rendre hommage aux nombreux bienfaiteurs. Outre le gouvernement, il existe diverses associations, entreprises et autres donateurs. Cela suggère en fait que davantage de personnes dans le besoin pourraient être touchées grâce à ces efforts. Ce problème cache difficilement une crise sociale et économique qui s’étend et ne s’atténue pas en raison de l’absence de solutions courageuses et réelles. La bonne approche dans de telles situations n’est pas de rendre hommage à la vieille tradition suivie au niveau officiel et social, mais plutôt d’affronter avec audace la réalité d’une pauvreté généralisée et du nombre croissant de pauvres.

L’indicateur le plus marquant de cette situation inquiétante est peut-être que le gouvernement, qui a alloué environ deux millions de pensions de chômage, n’a créé qu’environ 60 000 emplois pour ces personnes, alors que 250 000 étudiants obtiennent chaque année un diplôme universitaire. Cela reflète l’aggravation du chômage, à un point tel que les dépenses sociales ne suffisent plus à le contenir. Cela restera ainsi tant que l’attention ne sera pas concentrée sur le développement de l’économie et la création de davantage de richesses et d’opportunités d’emploi.

Il est vrai que la répartition des pensions de chômage en Algérie est unique dans le monde arabe. Mais se vanter de cette mesure comme d’une grande réussite, tout en négligeant la création de nouvelles opportunités d’emploi, est un indicateur d’un déséquilibre économique.

En dernière analyse, les gouvernements successifs n’ont pas fait preuve d’un courage suffisant sur le plan social. Au lieu de faire face à la vérité et de chercher une solution aux racines des problèmes, ils se cachent derrière le caractère social de l’État. Personne n’a osé souligner l’augmentation du nombre d’aides sociales au cours du mois de Ramadan, indépendamment des contributions caritatives au niveau officiel et populaire. Il y a toujours ceux qui n’ont pas la chance de recevoir de l’aide, ce qui signifie que la carte de la pauvreté ne cesse de s’élargir.

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Selon les données économiques, les indicateurs macroéconomiques, qui sont confortables pour l’État en raison de la volatilité des marchés de l’énergie, conséquence de la crise ukrainienne, ne correspondent pas aux indicateurs microéconomiques. L’amélioration des revenus et des soldes financiers importants n’a pas touché une grande partie des Algériens.

Le gouvernement a alloué un budget financier qualifié d’« énorme » et d’« historique ». Mais un simple examen de ses chiffres montre que les financements ont été orientés vers le secteur de la défense, de l’armement et de l’équipement, bien plus que vers l’augmentation des salaires et des retraites. Mais le problème est désormais celui du sort de ceux qui n’ont ni salaire ni pension, et de ceux qui gagnent 100 ou 200 dollars par mois.

C’est le genre de déséquilibre qui est négligé. L’aide accordée à dix millions d’Algériens pendant le mois de Ramadan est le signe d’une crise dans la définition des priorités. Cette situation perdurera tant que personne ne voudra parler de la nécessité de réduire le nombre de personnes dans le besoin au cours du prochain mois de Ramadan en se concentrant sur la création d’opportunités d’emploi, au moins pour certains d’entre eux. Car la solution est d’assurer un revenu stable et de ne pas continuer à épuiser les finances publiques.

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