Macron remplace le ministre de l'Éducation après une polémique sur les écoles privées

Le président français Emmanuel Macron a remplacé jeudi son ministre de l'Éducation après une série de controverses, cherchant à redonner un élan à la phase finale de sa présidence sous la direction du Premier ministre Gabriel Attal.

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Macron a remanié son cabinet incliné à droite le 11 janvier après avoir nommé Attal, 34 ans, le plus jeune Premier ministre français et le premier ouvertement gay.

L'une des étapes clés a été la nomination de l'ancienne championne française de tennis junior Amélie O'Dea Castera, qui occupe déjà le poste de ministre des Sports, à la tête d'un ministère important comprenant les sports et l'éducation.

Mais une série de désaccords – notamment son insistance pour qu'un de ses enfants soit envoyé dans une école privée en raison d'heures d'enseignement manquantes – l'a mise sous pression quelques heures après sa nomination.

La présidence a annoncé qu'elle serait remplacée par l'ancienne ministre de la Justice Nicole Belloube.


Belloubet, 68 ans, professeur de droit aux manières douces, est considéré comme un choix sûr pour l'un des postes les plus sensibles de la politique française.

Cependant, Odea Castera a conservé son ancien rôle de ministre des Sports, ce qui signifie qu'elle conservera la responsabilité des Jeux olympiques plus tard cette année.

Les commentateurs ont déclaré que sa position était devenue de plus en plus inacceptable après qu'il soit également apparu que l'école catholique privée d'élite où elle avait envoyé ses trois enfants faisait l'objet d'une enquête pour commentaires homophobes en classe.

En savoir plusUne erreur dans les écoles privées pose des problèmes au nouveau ministre français de l'Éducation nationale

S'exprimant à la télévision, Attal a reconnu le sentiment de « malaise » provoqué par Odea Castera mais a défendu son bilan.

Attal a salué « l'engagement total » d'Odia Castera dans son travail et sa « grande rigueur ».

« Le pilier de la vie politique »

Plus tôt cette semaine, des spéculations ont circulé selon lesquelles François Bayrou, chef du parti centriste Mouvement démocratique allié au parti de Macron et principal allié politique du président, pourrait être sur le point de revenir au gouvernement.

Bairou a été acquitté mercredi d'une affaire de sept ans concernant l'embauche frauduleuse d'assistants parlementaires par son parti, un juge ayant jugé qu'il méritait le « bénéfice du doute ».

Mais dans des propos qui ont choqué les rangs de la coalition au pouvoir de Macron, Bayrou a déclaré mercredi à l'AFP qu'il n'entrerait pas dans le gouvernement, imputant cela à l'absence « d'accord profond sur la politique à suivre ».

Il s'est dit intéressé par le ministère de l'Éducation mais « plusieurs discussions m'ont amené à conclure qu'il y avait une différence d'approche quant à la méthode ».

Il a déclaré qu’on lui avait proposé le ministère de la Défense mais qu’il avait refusé parce que « le secteur de la politique française est le meilleur en ce moment ».

Bairou a également critiqué publiquement le mois dernier la nomination d'Attal, affirmant qu'il manquait de l'expérience nécessaire pour ce poste, bien que le Premier ministre ait nié que les tensions aient joué un rôle.

« J'ai parlé à plusieurs reprises avec François Bayrou ces derniers jours », a déclaré Attal sur France 2. « François Bayrou est l'un des piliers de la vie politique française. » Il a ajouté : « Nous avons convenu ensemble que ce n'était pas forcément la meilleure solution pour le ministère de l'Éducation nationale ». « 

Macron a également achevé le remaniement ministériel en complétant la liste des jeunes ministres qui rejoindront les ministres dans ce que l'Elysée espère être un gouvernement plus rationalisé de 35 ministres, dont Attal.

Le MDM a conservé quatre postes au sein du gouvernement, malgré les craintes que les propos de Bayrou puissent conduire à des retraits, dont celui de Jean-Noël Barrot, qui prendra la relève en tant que ministre de l'Europe au ministère des Affaires étrangères.

Mais les démarches de Bayrou ont suscité les moqueries de l'opposition, le leader des Républicains de droite au Parlement, Olivier Marlex, affirmant que le remaniement ministériel s'était transformé en « un mois et demi de cinéma et de théâtre ».

Les analystes considèrent que le remaniement ministériel intervenu le 11 janvier est crucial pour aider Macron à relancer sa présidence après une série de revers et pour empêcher la défaite de l’extrême droite aux élections européennes de juin et aux prochaines élections présidentielles de 2027.

Après avoir purgé la limite de deux mandats, Macron ne peut pas se présenter à nouveau, la leader de droite Marine Le Pen estimant que c'est sa meilleure chance de revendiquer l'Elysée.

(AFP)

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